Bus, produits pharmaceutiques, équipements industriels : les Chinois convoitent l'Algérie
Lors d'une visite officielle d'une délégation algérienne de 40 membres en Chine, plusieurs entreprises chinoises ont manifesté leur intérêt pour des investissements directs en Algérie, dans des secteurs variés tels que l'industrie des bus, le médicament, les équipements industriels ou encore le secteur minier. Ce rapprochement illustre le rôle croissant que joue Alger dans la stratégie économique chinoise à l'international.
La Chine considère l'Algérie comme une opportunité régionale rare , combinant infrastructures, main-d'œuvre locale qualifiée et accès aux marchés clés, notamment ceux de l'Afrique et de l'Europe. Pour Pékin, le pays est en mesure d'accueillir des unités de production régionales dans le cadre de l'initiative « la Ceinture et la Route ».
Réformes législatives et signaux d'ouverture
Des entreprises comme Bonluck, constructeur de bus, ont manifesté leur volonté de lancer une unité de production locale. Le site algérien serait destiné à l'approvisionnement régional, renforçant la logique de délocalisation industrielle ciblée. Le secteur pharmaceutique chinois, également présent, envisage un élargissement de ses activités par la fabrication locale de médicaments et d'équipements médicaux.
Ce regain d'intérêt s'explique en partie par les réformes engagées par Alger, notamment dans les textes réglementant l'investissement. La nouvelle version de la loi sur les mines, par exemple, permet désormais aux investisseurs étrangers de détenir jusqu'à 80 % d'un projet minier, contre une minorité auparavant. Ce changement a été salué par les groupes chinois déjà actifs dans l'exploration minière. La réforme de la règle 51/49, qui limitait la part des capitaux étrangers dans les sociétés mixtes, a aussi été mise en avant comme un levier d'attractivité pour les investisseurs.
Obstacles persistants pour les opérateurs étrangers
Malgré ce contexte plus favorable , notamment en matière de transfert de devises vers l'étranger. Le recours fréquent à des circuits parallèles de changement ralentit les mécanismes d'investissement et le, plusieurs opérateurs chinois ont mis en évidence certaines contraintes techniquesfreine l'installation à grande échelle d'acteurs industriels. Pour les autorités algériennes, la résolution de cette problématique bancaire reste un facteur clé pour permettre une montée en puissance des partenariats productifs.
Les discussions engagées à Pékin confirment une volonté commune d'approfondir les échanges économiques au-delà des relations commerciales traditionnelles. L'approche défendue repose sur le transfert technologique, l'implantation locale et une valorisation du potentiel humain algérien. L'ensemble dessine une orientation vers une industrialisation ciblée, dans une logique régionale d'intégration.