Restrictions imposées à ses diplomates : l’Algérie envisage de saisir l’ONU contre la France

Restrictions sur ses diplomates : l’Algérie prête à saisir l’ONU contre la France





L'Algérie a exprimé son mécontentement après la décision prise par la France d'imposer des restrictions aux diplomates algériens. Cette mesure, qui empêche les agents accrédités de l’ambassade d’Algérie d’accéder à certaines zones des aéroports parisiens pour prendre en charge les valises diplomatiques, a été perçue par Alger comme une violation grave des principes diplomatiques et des conventions internationales.


Le ministère algérien des Affaires étrangères indique dans un communiqué publié jeudi, avoir pris connaissance avec « étonnement » de la mesure décidée par le ministère français de l'Intérieur. Cette restriction empêche les diplomates algériens d’accéder librement aux zones réservées des aéroports parisiens, où ils sont censés récupérer les valises diplomatiques. Cette action a été prise sans consultation préalable avec le ministère français des Affaires étrangères, ni notification officielle, ce qui constitue une rupture des pratiques diplomatiques habituelles.



Afin d'obtenir des éclaircissements sur cette situation, le ministère algérien a convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade de France à Alger. De plus, le chargé d’affaires de l’ambassade d’Algérie à Paris a pris contact avec les autorités françaises pour mieux comprendre les raisons de cette restriction et es imsplications.


"Les démarches entreprises, tant à Alger qu’à Paris, ont permis d’établir que ladite mesure a été prise par le ministère français de l’Intérieur, à l’insu du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, dans l’opacité totale et sans la moindre notification officielle comme le veulent les règles élémentaires de la pratique diplomatique. Cette mesure constitue une atteinte grave au bon fonctionnement de la mission diplomatique algérienne en France, ainsi qu’une violation manifeste des dispositions de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, en particulier son article 27, alinéa 7", explique le communiqué. 

Violation de la convention de Vienne


La décision de la France est perçue par l'Algérie comme une violation directe de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, un traité international fondamental qui régit les interactions entre les États et leurs missions diplomatiques. Selon l'article 27 de cette convention, chaque mission diplomatique a le droit de prendre librement possession de ses valises diplomatiques et de les récupérer sans entrave dans les zones désignées des aéroports.

En agissant ainsi, la France semble avoir ignoré cette règle essentielle, compromettant le bon déroulement des activités diplomatiques de l’Algérie. Cette situation met en lumière les tensions croissantes sur la scène diplomatique entre les deux pays, qui ont déjà été marquées par des divergences sur plusieurs sujets.

Face à cette mesure, l'Algérie a décidé d'appliquer immédiatement le principe de réciprocité, un mécanisme diplomatique courant dans les relations internationales pour réagir à des actes jugés hostiles. Cela signifie que les diplomates français en Algérie subiront des restrictions similaires, limitant leur accès aux zones sensibles du pays. Cette mesure vise à rétablir un équilibre et à protéger les intérêts diplomatiques de l’Algérie.

De plus, le gouvernement algérien a exprimé son intention de recourir à toutes les voies légales possibles, y compris saisir les Nations Unies si nécessaire, pour défendre ses droits et garantir la sécurité de ses missions diplomatiques. Cette démarche vise à rappeler à la communauté internationale l'importance de respecter les principes établis par la Convention de Vienne et les conventions internationales en matière de relations diplomatiques.


L’Algérie a décidé d'appliquer, "avec rigueur et sans délai, le principe de la réciprocité. Elle se réserve, également, le droit de recourir à toutes les voies légales appropriées, y compris la saisine des Nations Unies, afin de faire valoir ses droits et d’assurer la protection de sa mission diplomatique en France", précise le communiqué.